Le voyage en train dura plus de 5 heures. Temps durant lequel Morgane regarda le paysage défilé, les joues trempées de larmes et l'esprit embrouillé de pensées noires.
Une fois à la gare, Morgane regarda la foule de gens inconnu, cherchant à mettre un visage sur le nom de Mr Grode. Elle croisa le regard d'un jeune adulte qui la dévisagea avec une intensité qui la fit rougir. Pour échapper à ce regard, elle détourna la tête et vit une pancarte avec son nom mal orthographié écrit dessus. Poussant un profond soupir elle se dirigea vers l'homme qui portait la pancarte. Il devait avoir plus de soixante ans et souffrait d'un léger embonpoint. Il était entièrement vêtu de noir.

-          Mademoiselle Morgane ? Questionna l'homme. Je suis Marco, je suis le majordome de Mr Grode. Il n'a malheureusement pas put se déplacer car il devait régler une affaire de la plus haute importance.  

Morgane acquiesça silencieusement et monta dans la voiture tandis que Marco plaçait sa valise dans le coffre. Le trajet durant un peu plus d'une heure. Morgane regarda sans sentiment particulier le grand manoir perdu dans la nature. Il était une heure du matin,  mais un homme d'une cinquantaine d'année, l'attendait sur le pas de la porte. Il était petit, chauve sur le dessus du cran et son tee-shirt peinait à cacher son ventre prohiminant. Mr Grode s'approcha, un sourire avenant aux lèvres et il dit à sa nièce :


-          Alors mon enfant, comme ça on a eu envi d'allé voir tonton Grodi, car tes parents t'ont énervé ?

La jeune fille lui lança un regard ou le mépris, le dégout et la haine se mélangeaient. Elle prit la parole d'une voix que les larmes contenues rendaient rauque :


-          Ma mère vient de mourir . Je n'ai malheureusement que vous qui aillez du sang en commun avec moi. Et sachez que je ne serais jamais ici de mon plein gré. J'aime ma mère plus que tout.  

-          Oh ! Vraiment ? C'est bien dommage. Et tu as fait une erreur. Ce n'est pas "j'aime" mais "j'avais" qu'il faut dire. Mais ne t'inquiètes pas,  tu vas vite les oublier tes parents. Personne ne peux lutter contre la joie de tonton Grodi. Maintenant si tu allais te coucher, choisit une  des chambres qu'il y a à l'étage. Oh et avant arrêtes de pleurer ! Tes beaux yeux bleus sont tout rouges ! Bonne nuit gamine.


Morgane lui lança un regard noir comme unique réponse. Non mais pour qui se prenait-il ? Il ne pensait pas sérieusement qu'il pourrait remplacer ses parents ! Il ne savait rien d'elle, même pas qu'elle était orpheline !  Orpheline... Ce mot heurta violemment la jeune fille qui devient translucide.

Elle se dépêcha de monter et ouvrit la première porte qu'elle vit. La pièce était simplement meublé d'un lit et d'un placard et avait pour seulement pour décoration un miroir. Sans même s'apercevoir que les larmes s'étaient remises à couler, l'adolescente sortie une chemise de nuit de sa valise et la passa rapidement. La jeune fille s'allongea dans le lit, et comme elle le prévoyait, elle mit un très long moment avant de rejoindre le bras de Morphée. Cependant, peu de minutes après s'être endormie, un reve dans lequel elle se voyait enlacer un homme blond dans son lit , puis elle alla l embrasser mais le bruit du pendule du salon, la força à se réveiller. Elle passa alors le reste de la nuit à pleurer.   

Son oncle vint la réveiller en début de matinée (il était à peine 7h)  pour lui dire de se dépêcher de déjeuné, se laver et s'habiller car il devait se rendre à une réunion importante et qu'il la déposerait chez une de ses amie avant de s'y rendre.


Morgane joua avec sa nourriture plus qu'elle ne la mangea, et dès que son oncle fut sortit de la pièce, elle jeta toutes ses céréales à la poubelle. Après s'être douchée, elle enfila rapidement un jeans, un tee-shirt noir et une pair de ballerine de la même couleur.  
Elle retourna alors dans sa chambre, et se plaça devant le grand miroir pour observer les dégâts de son insomnie et de ses pleurs. Ses longs cheveux noirs étaient tout emmêlés, ses yeux bleues océan étaient cerclés de rouge et de grands cernes noirs s'étendaient sous ses yeux. Avec un soupir elle entreprit de démêler ses cheveux et de se rendre présentable à l'aide d'un peu de maquillage. Le résultat final n'était pas parfait, mais au moins elle n'avait plus l'air d'une folle fraichement échappée de l'asile.

Comme attiré par une force irrésistible, elle effleura son reflet. Cependant son doigt ne rencontra pas la surface dure et froide. Il s'enfonça dans une substance qui paraissait liquide.

C'est à ce moment la que la jeune fille fut prise de violent vertige, elle vit la pièce tournée à un rythme de plus en plus élevé. La nausée lui vient rapidement. Croyant être prise d'un malaise, elle ferma les yeux dans l'espoir de se sentir mieux, ce qui se produisit. Cependant lorsqu'elle les rouvrit, elle ne reconnut pas sa chambre, au contraire. Elle était sur une plage de sable fin avec devant elle un immense château.
Si Morgane avait été d'ici elle aurait immédiatement remarqué que c'était le château de Cair Paravel, mais sa, elle n'avait aucun moyen de le savoir